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Le Concours de Musique(2)
(selon la Dépèche d'Eure et Loir du 1 juin 1908)

Puis, aussitôt, dès 9 heures et jusqu'à 11 heures, on s'attelait à la besogne du concours de lecture à vue. Pour ce concours, le huis-clos était de rigueur. Et l'huis ne s'ouvrit que pour permettre aux examinateurs et aux examinés d'aller déjeuner. Pendant ce temps d'épreuves préliminaire», les trains de la ligne Paris-Vendôme et le tramway de Chartres déversaient des flots de voyageurs que le soleil radieux accueillait de son large sourire et conduisait du doigt de ses rayons à l'hôtel. a la maison amie, dont l'hospitalité serait cordiale et joyeuse. On dit que, pour bien parler d'une voix claire et qui frappe, il faut très peu man­ger avant le discours ou la plaidoirie Sans doute que l'art de bien souffler dans les instruments de musique aux formes et aux sons si divers, a de mêmes exigences, car, dès 1 heure de l'après-midi langue encore sensible de la brûlure du café bu trop chaud, il fallait que nos musiciens gagnent les lieux du concours d'exécution qui :l'asile d'aliénés, l'école primaire supérieure de garçons,l'école primaire de filles, la mairie et l'école maternelle.

Et voilà que déjà l'aiguille marque 3 heures au cadran de la belle église paroissiale du 13e siècle qui est un des curieux monuments historiques de Bonneval. Le clocher en est d'ailleurs orné tout autour d'un diadème de drapeaux tricolores ; c'est peut-être même à cause de cela que l'horloge ne voulut pas être, ce jour-la, de celles qui « retardent ». Toujours est-il que 3 heures,c'est l'heure marquée pour le grand défilé. La foule, sur les places et dans les rues, est à ce moment intense. Les toilettes claires de nos jolies beauceronnes y jettent une note gaie comme des fleurs, Sévèrement, le jury et les autorités montent sur l'estrade élevée place du Marché. M. Jouanneau, maire de Bonneval, est au premier rang, entouré de la plupart des conseillers municipaux, des membres du comité d'organisation de la fête, des membres de la presse d'Eure-et-Loir, etc. etc. On nous a dit aussi que M Baudet, député, avait fait de temps à autres acte d'apparition. Le défilé, au milieu du bruit formidable et original de fanfares et d'harmonies qui se suivent à deux pas en ne jouant pas le même morceau de musique, se déroule très correctement. Notre naissante société chartraine de trompettes. La Gauloise, est très remarquée.

 

 

Voici L'ordre des sociétés : Fanfare de trompettes, La Fantasia d'Arcueil-Cachan (Seine). Fanfare des Enfants de Rémalard (Orne) Fanfare de Montoire (Loir-et-Cher). Harmonie municipale de Pantin (Seine). Fanfare de Belhomert (Eure-et-Loir). Fanfare municipale de Saint-Arnoult (Seine-et-Oise). Fanfare municipale de Morée (Loir-et-Cher). Union musicale de Savonnières (Indre-et-Loire). Fanfare d'Etréchy (Seine-et-Oise). Harmonie de Villiers (Loir-et-Cher). Fanfare de trompettes, La Gauloise, de Chartres. Fanfare municipale de La Loupe (Eure-et-Loir). Fanfare de Courville (Eure-et-Loir).Société musicale de Dourdan (Seine-et-Oise). Fanfare de Sancheville (Eure et-Loir), Union musicale de Baule (Loiret). Fanfare Sainte-Cécile, de Montlhéry (Seine-et-Oise). Fanfare La Renaissance, de Bourgogne (Marne). Fanfare municipale de voves (Eure-et-Loir). Fanfare Les Quinze, d'Amboise (Indre-et-Loire). Harmonie de Châteaudun (Eure-et-Loir). Choral Chevé de Montreuil-sous-Bois (Seine). Sans perdre de temps les sociétés admises à concourir en honneur gagnent, dès le défilé achevé, les endroits de concours. A l'école primaire supérieure de garçons l'Harmonie municipale de Pantin a été fort appréciée.

 

Mais les dislocations en matière d harmonies ne sauraient durer longtemps et à 5 heures, l'union est refaite de toutes les sociétés concurrentes, sur la place de la Grève, où mission leur est donnée de ces­ser de se faire concurrence pour jouer avec ensemble le pas redoublé « Bonneval », de M. Andrieu, sous la direction de M. F. Gaury, membre du jury. L'exécution en fut véhémentement ap­plaudie. Mais après la peine vient l'honneur. La distribution des récompenses commence. Nous en publierons la liste dans un prochain numéro. Tout alentour, sur la place de la Grève, si pittoresque avec ses hauts peupliers qui mirent leurs gracieux et frétillants feuil­lages dans l'eau des larges fossés qui enveloppent la ville comme d'une ceinture d'ar­gent, la fête foraine bat son plein. Les attractions sont nombreuses et le public les assaille. L'heure du dîner amène seule le peu de répit dont je profite pour déposer la plume et remettre à demain la suite de ce compte rendu d'une brillante journée de réjouissances que banquet, retraite, concert et bal devaient finir dignement, dans l'éclat des rires et... des lampions un peu partout profusément allumés

 texte : la Dépèche d'Eure et Loir du 01 juin 1908 - Photos : collection fondation Sidoisne

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